La Révolution DAO se fera sur Ergo

La blockchain et les cryptomonnaies offrent des possibilités incroyables et nous n’en sommes qu’au début. Ces dernières années, nous avons pu constater l’émergence d’usages qui se sont démocratisés :

  • en 2017 : l’ICO (Initial Coin Offering)
  • en 2020 : la Defi (Decentralized Finance) et les NFTs (Non-Fongible Tokens)

Comme à chaque bullrun, les projets basés sur les nouveaux usages cryptos poussent comme des champignons et se développent avec une frénésie déconcertante. Et comme à chaque période de bear market, les plus fragiles s’écroulent de manière fracassante.

Ces derniers mois, la valorisation des cryptomonnaies a fortement chuté, entraînant avec elle des projets Defi solides… en apparence.

De la même manière, la spéculation autour des NFTs a pris un sacré coup.

Même si ça ne fait pas plaisir, ces purges cycliques sont nécessaires pour consolider les meilleurs projets.

Et après la Defi et les NFts, beaucoup se questionnent déjà sur le nouvel usage qui va exploser lors du prochain bullrun.

Parmi toutes les possibilités, on peut raisonnablement parier sur les DAO (Decentralized Autonomous Organisation).

Présentation des DAO

Qu’est-ce qu’une DAO ?

DAO est l’acronyme de Decentralized Autonomous Organisation ou, en français, Organisation Autonome Décentralisée.

On entre ici dans un usage de la blockchain susceptible de se glisser dans notre quotidien pour nous permettre de gagner en liberté collective.

Par quel miracle ?

Une DAO est un système qui permet à n’importe quelle organisation de prendre des décisions collectives sans devoir reposer sur un tiers de confiance pour gérer la mise en œuvre d’un processus décisionnel. Ce tiers de confiance est, en fait, remplacé par du code (les smart contracts de la blockchain sur lesquels repose la DAO).

Voici des exemples concrets du tiers de confiance que les DAO pourraient remplacer :

  • les élections politiques reposent sur un tiers de confiance qui est l’État pour organiser de bout en bout le vote.
  • les associations (humanitaires ou pas) reposent sur leurs dirigeants pour les prises de décisions stratégiques et financières ainsi que dans l’organisation des élections périodiques.
  • les copropriétés reposent très souvent sur un syndic qui s’assure de récolter les fonds et d’organiser des élections pour leurs allocations.

Et ce ne sont que quelques exemples. En effet, on pourrait même aller jusqu’à l’organisation de vacances entre amis : chacun met une somme tous les mois dans une cagnotte bloquée sur la blockchain et s’ensuit des votes pour la destination, la maison de location, les activités… C’est peut-être exagéré, mais c’est pour illustrer tout le potentiel qu’il y a derrière les DAOs.

Comment fonctionne une DAO ?

Une DAO repose sur le jeton (token) de gouvernance d’une organisation (entreprise, association, collectif…). Les personnes qui possèdent ce jeton peuvent donc participer aux diverses décisions de cette organisation.

Le fonctionnement des votes ainsi que le rayon d’action des décisions potentielles sont codés au préalable dans le smart contract qui régit l’organisation.

Ainsi, on pourra définir le fonctionnement des votes selon :

  • 1 token = 1 voix : celui qui a le plus de jetons aura le plus de poids dans le vote. Dans les faits, on aboutit à ce que les plus riches décident.
  • 1 wallet = 1 voix : facilement contournable avec une personne qui détient de nombreux wallets.
  • Des algorithmes complexes qui permettent de pondérer les votes pour réduire le pouvoir des plus riches.

On peut aussi permettre (ou pas) à l’organisation de modifier le cœur même du protocole de la DAO ou juste ses contours.

On peut autoriser les votes sur des points très précis de l’organisation ou bien laisser la communauté faire des propositions libres qui seront soumises au vote.

Pour résumer, le smart contract sur lequel repose la DAO détermine l’intégralité du fonctionnement d’une organisation et lui permet de s’affranchir d’un tiers de confiance ou de dirigeants.

Ergo est la meilleure blockchain pour construire des DAO

La blockchain Ergo est née autour d’idéaux qu’on retrouve dans leur Manifeste. Ces valeurs correspondent en tout point à celles véhiculées par le principe des DAOs : pas de tiers de confiance, non censurable et surtout qui redonne le pouvoir aux individus.

Mais contrairement à la plupart des projets cryptos, cet engagement décrit sur papier se retrouve dans tous les aspects de la blockchain. Et c’est justement pour cette raison qu’Ergo est destiné à être la référence dans le développement des DAO.

Quels sont les avantages d’Ergo par rapport aux autres blockchains pour construire des DAOs ?

Le Proof-of-Work (PoW) pour la sécurité

Pas de DAO sans sécurité. On pourra dire ce qu’on veut, mais aujourd’hui, le PoW reste le plus sûr. Les premiers protocoles en Proof-of-Stake n’ont pas plus de 5 ans et n’ont pas été éprouvés par une utilisation intensive. Après 14 ans de vie, Bitcoin montre à tous que le PoW garantit une sécurité maximale.

Ergo est né Proof-of-Work et ne prévoit pas de basculer vers du PoS comme Ethereum.

Tout comme dans la finance décentralisée, les DAO (via leur trésorerie) représenteront des enjeux financiers importants. Mais, quand dans la Defi, ces enjeux ciblent l’épargne d’une somme d’individus, avec les DAO, ils représentent les projets de toute une organisation. Un hack dans une DAO aura un impact sur une communauté entière voire sur la vie des populations (une DAO peut gérer le budget des infrastructures d’un pays ou d’une région).

On comprend vite que les enjeux d’un hack d’une DAO sont supérieurs à celui d’un protocole Defi.

Le PoW (encore) et pas de préminage pour la décentralisation

En plus d’une sécurité incomparable, la PoW garantit une décentralisation maximale. Pour l’instant, les consensus existants en PoS tournent autour de quelques centaines de pools au mieux. Les quelques blockchains qui ambitionnent une décentralisation du niveau des consensus en PoW se heurtent à des lourdeurs considérables.

Le consensus en PoW d’Ergo (appelé : Autolykos) permet une excellente décentralisation sans alourdir la blockchain.

Mais ce qui est encore plus intéressant avec Ergo vient du fait qu’il n’y a pas eu de préminage… comme pour Bitcoin.

A la génèse du projet, il n’y avait aucun Erg, jusqu’à ce que soit créé le premier bloc et avec lui la première récompense.

Ainsi, aucun investisseur, entreprise de l’écosystème crypto ou autre spéculateur n’a pu entrer sur le marché avec un énorme stock d’Erg. Cela permet une répartition plus juste des coins et donc limite grandement les possibilités de manipulations des DAO.

En effet, les énormes portefeuilles (whales) représentent un risque pour une DAO, car ils peuvent manipuler les décisions ou prendre trop de poids dans les votes.

Dans la photo ci-dessous, on comprend vite qu’Ergo est la plateforme d’accueil idéale pour construire une DAO équitable et juste.

allocation des ergs
Ergo : allocation des coins

Le NiPoPoW pour une adoption décentralisée

Le destin d’une DAO est d’être utilisée par des individus qui n’ont aucune appétence à la technologie. C’est pourquoi, la plupart des membres d’une DAO se dirigeront vers des lights wallets (type Metamask). Ces wallets sont légers à installer, faciles à prendre en main, mais présentent un inconvénient majeur : ils fonctionnent grâce à un tiers de confiance.

En effet, les développeurs des light wallets opèrent un ou plusieurs nœuds pour interagir avec la blockchain. Lors d’un vote, ce tiers de confiance pourrait très bien manipuler les données envoyées à la blockchain et peser ainsi sur les résultats et donc les décisions d’une DAO.

Pour pallier à cela, les individus ont la possibilité d’installer leur propre nœud et interagir seuls avec la blockchains. Mais cela demande des machines performantes, mais surtout des connaissances techniques. Cette solution n’est pas envisageable, car les DAO doivent pouvoir être utilisées par des personnes qui ne comprennent rien au monde des blockchains et des cryptomonnaies.

C’est là qu’Ergo présente encore un énorme avantage par rapport aux autres plateformes. Cet avantage porte le nom barbare de NiPoPoW.

On en parle en détail dans cet article, mais ce qu’il faut retenir, c’est que le NiPoPoW permet de construire des light wallets ou light applications sans aucun tiers de confiance… les interactions avec la blockchain ne peuvent alors être manipulées. Et on pourra installer une application légère et totalement décentralisée sur son smartphone sans aucun problème.

Ergo est donc la blockchain idéale pour construire une DAO ; encore faut-il que des projets se développent en ce sens.

Paideia : le constructeur de DAOs sur Ergo

Qu’est-ce que Paideia exactement ?

Au même titre que Microsoft propose la suite Office pour créer et gérer des documents, Paideia veut fournir une suite d’outils permettant de créer et faire évoluer des organisations sans tiers de confiance. Son objectif est de démocratiser les DAO à des non-développeurs.

Le mot Paideia vient du grec. Il représente l’instruction et le corpus de connaissances fondamentales dont doit disposer un bon citoyen dans la Grèce Antique.

Le nom du projet colle donc parfaitement avec ses ambitions.

Pour l’instant, le projet a fini son lancement via ErgoPad, et prévoit de sortir sa première version publique en fin d’année 2022.

Paideia permettra donc de démarrer très simplement des DAO en intégrant l’émission et la distribution de tokens dédiés, la création de propositions à débattre ainsi que la gestion des processus de votes.

Selon leur White Paper :

“Notre mission est de donner aux gens le pouvoir, la connaissance et la motivation de changer leur manière de gouverner et de participer aux organisations démocratiques. Nous permettrons aux gens d’expérimenter différentes méthodes de gouvernance et de travailler ensemble à la construction d’un meilleur avenir, quelle que soit leur volonté.

En utilisant nos outils, les individus qui n’ont pas accès à des systèmes financiers équitables pourront reprendre le contrôle et avoir un rôle à jouer dans une société qui est déséquilibrée et mise contre eux, sans avoir besoin de l’assentiment des riches ou des élites. Quiconque souhaite s’engager dans une organisation démocratique avec une trésorerie partagée pourra le faire en utilisant Paideia. “

Voyons maintenant ce que propose Paideia en détail.

Émettre des Tokens dédiés aux DAOs

Comme évoqué juste au-dessus, Paideia permettra d’émettre des tokens dédiés à l’organisation. Ces token seront cruciaux, car ils détermineront les droits des participants. Sans token, il n’y a aucun moyen de coder dans le smart-contract comment s’articulera l‘organisation (déclencher des propositions, voter…).

Rien qu’ici, on se heurte à une barrière technique que Paideia se propose de résoudre pour nous : émettre et distribuer des tokens depuis la blockchain Ergo selon des règles paramétrables (total supply, les conditions d’obtention des tokens…)

Présenter des propositions

Dans beaucoup d’organisations, les membres peuvent proposer des décisions, des modifications…

Par exemple,

  • au gouvernement : les députés font des propositions de loi
  • dans une entreprise : le comité d’entreprise définit à quoi servira sa trésorerie
  • dans un syndic : l’organisation propose au vote des travaux à réaliser dans la copropriété

Dans tous ces cas, on retrouve des propositions qui seront débattues et ensuite soumises à un vote.

Aujourd’hui, selon l’organisation, le pouvoir de faire des propositions peut se faire de 2 manières :

  • tous les membres peuvent émettre une proposition (n’importe quel propriétaire peut faire une proposition à l’association de copropriété)
  • seuls certains membres ont le droit (les députés sont élus pour représenter le peuple)

Il en ira de même avec Paideia. Une organisation qui décidera d’utiliser ses outils pourra définir les modalités qui permettront d’émettre une proposition. Par exemple, on pourra attribuer ce droit :

  • dès qu’un individu possède 1 seul token ou un minimum de X jetons.
  • à quelques personnes suivant leurs compétences, accomplissements…
  • après que les possesseurs du token de gouvernance ont élu des représentants.

Bref, en fonction de ses besoins, l’organisation sera libre de définir le processus d’émissions des propositions à débattre et voter.

Voter et Décider

Une fois les propositions émises et débattues, il sera alors temps de voter.

Paideia proposera plusieurs processus de votes pour, là encore, permettre aux organisations de choisir ce qui est le plus adapté pour elles.

Le premier système est le “Token-Based Quorum Voting”. Le principe est simple : si une proposition soulève 50% de votes positifs (exprimés en nombre de tokens possédés par les votants), elle est validée. Bien entendu, ce pourcentage pourra être différent et paramétré par l’organisation qui utilise les services de Paideia.

Le deuxième est le “Quadratic Voting”. Ici, un algorithme permettra de pondérer les votes. Ainsi 10 votes de 1 token auront plus de poids que 1 vote de 10 tokens. Cela permettra de réduire l’influence des plus gros portefeuilles afin de ne pas déséquilibrer les décisions de la communauté.

D’autres systèmes, plus souples, verront aussi le jour. Par exemple : parmi 4 propositions, demander à la communauté de voter pour 2 d’entre elles afin de n’en ressortir qu’une, mais qui fera consensus. Dans le même autre d’idée, une DAO pourra permettre aux votants de classer les propositions par ordre de préférence. Là encore, l’objectif est d’aboutir à une décision acceptée par la plupart des membres de la communauté.

Conclusion

Pour l’instant, Paideia représente l’avenir des DAO sur Ergo, mais nous n’en sommes qu’au début et d’autres projets vont certainement voir le jour dans les années à venir. (Avant d’investir, faîtes vos propres recherches sur la team etc…)

En effet, la sécurité (PoW), la décentralisation (PoW et pas de préminage) ainsi que des applications légères sans tiers de confiance (NiPoPow) font d’Ergo la plateforme idéale pour supporter des DAOs. Elle est adaptée pour les petits projets comme pour les organisations de taille internationale.

Si la Defi et les NFTs peuvent se développer sur tous types de blockchains, l’enjeu des DAOs regroupant des millions de personnes passera nécessairement par des bockchains du niveau d’Ergo… et ces blockchains se comptent sur les doigts d’une main.

Ergo is future.